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Vie et mort d’un blason de foot

Vie et mort d’un blason de foot


By
Markhy
.
Published on 14 mai 2021. 1

Oui, bon, désolé, c’était un fake. En même temps, il n’y avait aucun doute hein ? C’était impossible que ce logo soit un vrai, hein ? Qui y a cru, personne, hein ? Pas toi, on ne te la fait pas à toi, t’es un génie, t’as grandi sur internet. On sait tkt. De façon inattendue, cette histoire de “allez steuplé faisons un fake pour la GF” a été plus intéressante que prévu. Retour d’expérience qu’une agence te facturera 30 000 € environ.

Vous avez été nombreux sous ce tweet à le réclamer…. voici ce que nous avons obtenu de la part de notre source proche du FC Metz, le futur logo du club avec le « rebranding » Metz Football Club https://t.co/ntISC5SAUw pic.twitter.com/afxnCfxozm

— GF (@GrenatFactory) May 12, 2021

Les Coulisses

Poser son mercredi veille d’un pont de Jeudi de l’Ascension est toujours une bonne idée : on peut claquer une grosse sortie à vélo et chier un logo du FC Metz en fin d’après-midi. Cela faisait des semaines – depuis que le président de notre présipauté avait évoqué le “rebranding” ; que les “je sais tout” de la GF voulaient leak un fake logo. Et franchement ça me gavait jusqu’à un déclic qui a eu lieu en guise de brainstorming improvisé : Et si on reprenait tous les trucs qui gavent le supporter à chaque leak de logo ? Le brief était posé. Pour que le logo résonne il faut qu’il respecte les 3 grands principes de l’enflammade de réseaux.

  • Changement de nom (GIRONDINS minimisé au profit de BORDEAUX, STADE REIMS écrit comme une teille de champ’ bon marché, PARIS maximisé au dépend de Saint-Germain)
  • Désacralisation du blason par la sacro-sainte MO-DER-NI-TÉ, puis…
  • … Simplification extrême du signe (la Juventus est le meilleur exemple, Nantes un autre beau symbole) 

Une fois ces triggers posés, il faut savoir gérer la communication. Sur internet, pour qu’un fake fonctionne, il ne faut surtout pas poster le svg hi-resolution. S’envoyer plusieurs fois un vieux jpg compressé sur messenger, puis l’imprimer et le poser sur quelques chemises multicolores est l’assurance d’un “vol” en bonne et due forme et crédibilise le leak. Même si tout paraît fake, notre compte est une bande de rigolos bien connus des services administratifs de Frescaty, rien que le fait que le “design” respecte la tendance couplé à une image volée sèment un doute raisonnable même chez le plus cartésien des fans irrationnels de football. Egos blessés, quêtes de vérité, appréciation factuelle : tout se mélange dans les sentiments du supporter. L’expérience (imprévue) pouvait commencer. 

“Le respect du Graoully”

Dans l’un des premiers essais envoyés aux copains, nous avions gardé les contours du graoully actuel. Une personne du groupe a fait remarquer qu’il serait mieux de le simplifier encore afin de le faire entrer en 2021 : une sacrée bonne idée. Le graoully a soulevé toutes les attentions. Le nôtre est rond et ne fait pas peur. On verra que si l’on reprend l’histoire de notre blason depuis l’apparition du graoully, il a été simplifié chaque fois que c’était possible (1 fois donc…) :

Les blasons du FC Metz et nos essais 1 et 2 (merde j’ai oublié de remettre la flamme et la couleur)

 

Avec un acte aussi anodin que simplifier le Graoully, on savait qu’on foutait le feu. Pourtant on s’inscrit autant dans l’histoire des “tendances de la communication visuelle” que dans la continuité de ce qu’a connu notre logo. Le graoully cristallise beaucoup des frustrations : dans les faits, le nôtre n’est que le résultat de la recherche “Dragon” dans NounProject confronté au lissage des contours du corps actuel du graoully. Un travail par-dessus la jambe juste dans le but de faire le buzz. On aurait pu mettre n’importe quel dragon car l’objectif était purement “agit prop”. Le “dragon” du blason actuel est évidemment inspiré des différents langages graphiques des armoiries d’antan. Là aussi les écoles de styles s’affrontent entre inspiration médiévale classique, wyvern anglais, dragon germanique et espagnol ou encore portugais et il sera difficile de nier cet héritage dans le futur logo. Que l’agence, pour le futur logo, ait purement supprimé ce signe n’est pas venu à l’idée des fans : aucun retour massif n’a remarqué “au moins ils ont gardé le graoully”, tant ça paraît évident. Sa suppression aurait pu être un magnifique test. Le dragon vectorisé contemporain des stock, lui, a tendance à transformer ce lézard héroïque en rayon de roman Fantasy pour ado. Il est très souvent revenu dans les contre propositions des fans voulant prouver que notre logo était super moche et dégueulasse.

Avec ceci, peu se sont émus de la minimisation de la croix de lorraine : pourtant depuis 3-4 saisons, le graoully était effacé au profit de la croix de lorraine, notre choix quasi instinctif d’inverser cette tendance n’a pas du tout été remarqué et aurait pu mettre en péril la crédibilité de notre proposition : il n’en est rien. En espérant ne pas avoir donner de sueurs froides à notre service comm’ qui avait, de toute façon, déjà la réponse en ayant lancé il y a quelques mois un questionnaire aux fans pour connaître les signes importants. N’ayant pas eu accès aux résultats, on se demande bien ce que les fans ont répondu et il apparaît quasi évident que les premiers étonnés par les résultats seront… les fans eux même. 

 

“Un enfant de 5 ans peut le faire”

C’est le retour qu’est revenu le plus souvent. C’est aussi celui le plus attendu : afin que notre logo soit le plus crédible possible et gagne en viralité, il fallait qu’il soit décrédibilisé un max. Il fallait qu’il soit attaqué violemment. Il s’avère que le fait qu’un logo semble facile à faire mais “coûte 2 millions” est l’attaque qui revient le plus souvent, c’est l’arme politique la plus facile, on l’a mangé en avant-première à la place du FC et j’espère que le service comm’ saura nous remercier au moment du “reveal” officiel : Vous savez autant que nous à quoi vous attendre. 

Cet aspect de facilité et de “ma petite sœur peut le faire” est un marronnier de la critique et on a la chance de ne pas être des pionniers à manger ce genre de remarque et que des gens plus intelligents que nous y ont été confrontés avant – Marcel Duchamp on pense à toi. Mais pour être tout à fait premier degré, mon fils a 5 ans et ma fille a 9 ans et puis-je affirmer qu’ils auraient été capable de le faire ?

La nouvelle génération, vous le verrez, n’est pas très à l’aise avec nos outils de boomers : le clavier/souris. Plus habitué aux interfaces tactiles, mon fils a encore bien du mal à spatialiser la souris dans l’écran et je n’allais pas le saouler à cet apprentissage. Ma fille a déjà plus eu l’occasion de croiser des ordis : soyons franc, je pense qu’elle m’aurait dégager si je l’invitais à passer quelques minutes derrière un logiciel de production vectorielle (ici Figma si ça vous intéresse), mais avec 2-3 bases de dessin à la plume et un tips sur là où sont rangés les typos : évidemment qu’elle aurait pu claquer le logo de l’enflammade. Je la vois sur Minecraft lancer des mini programmes et récupérer du code qu’elle modifie pour activer différents interrupteurs connectés entre eux : elle a même la base théorique pour programmer le site web qui aurait reveal le logo ! Et, forte de son apprentissage aiguisé de la grammaire à l’école primaire, on aurait pu lui faire écrire l’article dans le RL ! Vous avez compris le point : oui un enfant est capable de faire le logo, tout le monde est graphiste ! journaliste ! Etc !

La technicité de beaucoup de métiers est en crise et on est tous un peu programmeur, un peu graphiste, un peu rédacteur, un peu merdeux surtout. Mais est-ce que ma fille aurait été capable de conceptualiser le logo ? Heureusement que non, son temps est bien plus précieux que faire chier 3 messins sur internet, mais surtout elle n’aurait pas eu les bases analytiques que l’on a posées. Si elle a une bonne idée des crispations qui m’habitent, en me rendant chèvre au moins une fois tous les 2 jours, elle ne connaît pas encore celles qui animent les supporters de foot – que Dieu l’en préserve ; et aurait été perdu dans le brainstorming originel et l’intention vaine.

Le fait que vous soyez tous capable de refaire le logo “sur photoshop” n’est pas non plus un point permettant de juger sa qualité, son prix, sa créativité : En effet, votre égo blessé vous permet de reproduire en 30 secondes, ou moins de temps encore, notre logo fait en 5 minutes. Bravo. En fait, vous pouvez faire cet exercice avec Nike, Danone, le PSG et tous les logos établis : Amusez-vous ! L’enjeu, on l’a vu, est carrément ailleurs. Il est plus dans ce qui blesse viscéralement le fan que dans votre tentative désespérée de prouver la réalité d’un blason. A titre personnel, je préfère vous voir refaire votre propre logo tout pourri plutôt que d’insulter le CM, salarié, du club qui n’a rien demandé et essaye de faire son taff du mieux qu’il peut. 

“Pourquoi changer ?”

Où trouve-t-on plus de réacs qu’à un congrès d’un parti de droite ? Dans le commentaire d’un club de foot bien entendu. Les fans détestent le changement. Les journalistes qui suivent un club de foot détestent presque encore plus le changement. Tout le monde veut que tout reste pareil et que rien ne change : La tribune sud doit rester une ruine avec infiltration. Les compétitions doivent être comme avant, les logos doivent être comme avant, la saucisse périmée, antidatée, mal bouillie dans le stade doit être comme avant. La nostalgie et le conservatisme sont, paradoxalement, les deux plus grosses mamelles du football moderne : plus que l’argent des droits tv.

Pour beaucoup, on est au stade parce qu’on se souvient de papounet qui nous emmenait ou que grand frère a vécu la grande épopée. On est au stade avec ce paradoxe dans le fond du bide : plus pour revivre un vécu qu’on n’a pas eu que découvrir un nouveau vécu. Il n’y a, en fait, qu’une minorité de dirigeants adeptes du changement : tout le reste est vent debout sur n’importe quelles décisions, n’importe quelles couleurs. Pourquoi changer ? C’est comme jeter son doudou une fois qu’on arrive à un âge à 2 chiffres. L’enfant de 5 ans, qu’on est tous, est capable de faire un logo et dans le même temps est aussi incapable de se détacher de son ancien logo. Tout cette schizophrénie se retrouve avec véhémence dans les réactions à un nouveau logo : faux ou vrai, il est impossible qu’il remplace l’ancien.

Peu importe ce qu’on aurait produit dans la conversation privée de Grenat Factory, peu importe qu’on sorte le vrai logo, tout d’un coup est apparu à nos yeux ce spectacle désolant de la réaction populaire et l’importance du symbole et du discours plus que du jeu et de l’amusement. Ceux qui avaient compris autant que ceux qui croyaient dur comme fer au fake ont eu le bide retourné par l’inévitable qui nous guette : Le FC Metz va changer, a déjà changé, et changera encore. On est désolé, ce n’est pas notre faute. Cela passe par un stade d’entraînement couvert (plus grand qu’à Dortmund) mais aussi un logo qu’on risque de ne pas aimer (seulement pendant 48 heures donc ça ira les gars, calmez vous). Laissez venir ce futur et en rigoler comme nous l’avons fait avec un “fake” ne se fait pas sans dénoncer le fait que L’Agence de Branding 100% Sportif a tendance à chier le même logo à tous les club de foot, les enrobant d’une prose risible – qu’on a heureusement résumé par la plus simple expression du leak et que le public a réussi à comprendre sans tutoriel ; que les clubs sont dans une fuite en avant inexorable pour continuer de survivre dans un business de plus en plus crade. Nous pensions dénoncer cette facette du business juste en existant sur twitter mais Sofoot nous a fait l’honneur d’avoir TOUT COMPRIS (sans comprendre que c’était fake), nous avons réussi à cristalliser d’autres tensions égotiques que le fan vit… Et ce n’est pas une réussite pour le bien être général. 

Notre foot, lui, restera celui de l’amusement. En ligue 1 Uber Eats ou ailleurs. Désolé pour les autres.

Pour toutes plaintes, n’hésitez pas à demander notre numéro à Serge Thill ou Mitch Mitch. 

Et n’hésitez pas à aller voter pour les Carlos Molinaprix 2020-2021, c’est encore mieux qu’un nouveau logo et c’est par ici: https://forms.gle/J7TnojkaeBsKJTG2A

Bonus : Les logos produits en vrac à utiliser comme bon vous semble

 

 

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Catégories Anal-yse
Tags blasoncroix de lorraineFC MetzFCMfcm1932graoullygrenat factoryleaklogonouveau blasonnouveau logorebrandingteam fc metz

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Markhy

Les avis du peuple
  1. Farid Boulaya on 14 mai 2021 at 20 : 38
    Répondre

    On ressent bien dans cet article le seum que ce fake logo n’ai été apprécié par les quelques personne qui n’ont pas flairé le fake. D’ailleurs c’était assez clair que les critiques sur Twitter ont visiblement blessé l’auteur du fake logo qui s’est empressé de répondre (sous couvert d’humour) à chaque tweet

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